En décembre dernier, j’ai offert à ma meilleure amie Mi(reille) un vol en montgolfière pour son anniversaire. C’est quelque chose de très spécial, que j’ai pu vivre il y a exactement 22 ans pendant un quart d’heure en tant que « vol d’initiation ». Gratuit, en plus ! Lors d’un festival de montgolfières à Chalon sur Saône.

J’ai tout de suite été enthousiasmée par cette découverte inoubliable et j’ai donc voulu la partager avec Mi. Une première tentative a échoué à cause de la météo, car les ballons ne peuvent voler – d’avril à fin octobre – qu’avec une légère brise et jamais par mauvaise visibilité. Et depuis des mois, le temps était vraiment plus que mitigé….
Mais maintenant, ça a marché et on n’aurait pas pu rêver d’une plus belle soirée que ce lundi : un ciel sans nuages, une légère brise et de la chaleur, mais pas de canicule. En route donc pour FONTAINEBLEAU, qui se trouve à une bonne heure de SAINT MAUR. Nous nous garons comme demandé à 18H45 tout près du célèbre château – une aile du bâtiment est même visible depuis le parking. 24 personnes veulent participer au vol, nous sommes donc répartis dans deux ballons. Nous montons dans deux minibus qui suivent les deux camions ouverts avec les ballons ficelés et, à notre grande surprise, nous entrons – par une majestueuse porte en fer forgé – dans le parc du château !
Nous nous dirigeons vers une prairie si longue, qu’un petit avion pourrait facilement y atterrir. Ce sera notre lieu d’embarquement. Malheureusement, il n’y a pas de banc, alors nous nous installons comme nous le pouvons dans l’herbe pour observer les travaux préparatoires !

A gauche, les deux nacelles qui vont nous accueillir, les trous carrés promettent une escalade… Et voici, les enveloppes déroulées.

Ensuite, les choses sérieuses commencent : de l’air froid est d’abord soufflé dans la l’enveloppe tenue par deux assistants à droite et à gauche de l’entrée.


Ce n’est qu’ensuite que l’air chaud intervient pour que le ballon se remplisse et puisse donc s’élever. C’est un moment incroyable, tant les ballons imaginés par Etienne et Joseph Mongolfier sont gigantesques. Le premier vol habité a eu lieu en novembre 1783 au-dessus de Paris.

Après un atterrissage réussi, le père des frères, Pierre Mongolfier, fut anobli par le roi Louis XVI et devint comte. C’est ainsi que les fils devinrent eux aussi automatiquement comtes à leur tour. L’un d’eux vient de recevoir des honneurs tardifs, car je le mentionne dans ma toute nouvelle chanson….


Le moment où l’on nous appelle à monter dans la nacelle approche et j’ai un peu les chocottes en voyant la hauteur de la corbeille – la nacelle d’il y a 22 ans avait une porte !

Je grimpe donc comme je peux, gentiment aidée par des assistants. C’est alors qu’arrive le MOMENT MAGIQUE du décollage, sous le rugissement de la soufflerie actionnée par le pilote. Les promeneurs dans le parc applaudissent et filment.


Je trouve toujours particulièrement passionnant de voir les arbres d’aussi près, d’en haut – ça n’arrive quasiment jamais ! Et d’ici, on voit encore une fois la dimension de la prairie.

Tout au fond, on devine l’immense château, mais il se rapproche rapidement.


Je dois avouer à ma grande honte que je n’y suis encore jamais allée – mais ce n’est que partie remise !

Et le voyage continue sous ce ciel du soir enchanteur. Parfois l’autre ballon est au-dessus et parfois au-dessous de nous. Nous ne nous lassons pas de l’immense forêt de Fontainebleau , des champs, des villages aux villas cossues avec piscine et des petits châteaux. Ce n’est pas un coin de pauvres. Nous montons à 600 mètres d’altitude et notre pilote Jean-Philippe affirme que l’on peut voir Paris. Ce doit être un « effet Olympia »…



Pour moi, cela pourrait durer des heures et des heures. Les plus beaux moments sont ceux où le gaz ne siffle pas car quand notre pilote l’actionne, il s’en dégage une chaleur intense et beaucoup de bruit. Là, tout est calme autour de nous : nous ne sentons pas le vent, car nous glissons avec lui au-dessus du paysage, le bruit du monde est loin et ne nous touche pas, nous sommes proches du ciel.
À recommander vivement – c’est réellement un voyage de rêve !

PS : Sur mon certificat, il est écrit que « le détenteur (il veut dire « la titulaire », non mais !) s’est élevée dans les airs, à bord d’un ballon, faisant ainsi preuve de courage et de sang-froid ». Que demander de plus ?
